Dans le cadre d’un projet innovant initié par le Ministère de la Culture, qui fusionne architecture et sport, 20 écoles d’architecture françaises ont été invitées à concevoir chacune un pavillon unique, exposé au cœur du Parc de la Villette avant et pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Parmi ces écoles, l’ENSA Versailles et notre équipe d’une vingtaine d’étudiants ont représenté la Fédération Française d’Équitation (FFE) avec un pavillon en paille porteuse.
Le choix du matériau a été fortement influencé par le sport que ce pavillon représente. En étudiant diverses constructions équestres telles que les manèges, les boxes et les bâtiments agricoles, notamment ceux observés au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron, nous avons opté pour la paille comme matériau principal. Ce choix s’inscrit dans une démarche durable et innovante.
Plus qu’esthétiques, ses caractéristiques nous ont permis de l’envisager en matériau de construction. Le mur en bottes de paille compressées repose sur un soubassement en bois. Cette partie inférieure permet de protéger les bottes de l’humidité du sol. Il sert également d’ancrage bas pour les sangles de compression qui sont disposées tous les mètres environ et qui sont reprises en partie haute sur la poutre treillis. Cette dernière assure le rôle de support de toiture, et de maintien du porte-à-faux formé à l’entrée du pavillon. Il est fermement maintenu grâce aux sangles de compression tout autour de l’ouvrage de part et d’autre de l’accès.
Au-delà de la construction d’un pavillon, ce projet vise à réinventer la manière de concevoir l’architecture. Il s’agit d’une interprétation matérielle d’une architecture raisonnée et durable. Bien que le pavillon ne soit pas entièrement clos, il sert de démonstration pour éveiller la curiosité et stimuler la réflexion sur l’utilisation de matériaux biosourcés, en particulier la paille comme élément porteur. Ce projet invite à repenser les possibilités offertes par des matériaux naturels et durables dans la construction moderne.
A titre personnel, ce projet m’a énormément appris d’un point de vu architectural, mais également humain. J’ai eu l’occasion de faire partie du binôme de pilotage du projet, ce qui a été très formateur, notamment dans l’organisation des décisions lors de phases de conceptions à 20 étudiants et lors du chantier.